only my heart can hear your voice, maely.

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- Meet me at the Pony Bar. And hurry up. Please. - La voix de son amie lui serre le cœur, lui tord les tripes. Il était capable de reconnaître la détresse dans sa voix, même s'il était sourd, même si elle ne l'exprimait pas. Et c'est bien évidemment qu'il avait accepté son rendez-vous, se dirigeant avec empressement vers elle. Il abandonne tout, le plat qu'il était en train de manger, les copies qu'il était en train de corriger. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé, ni s'il s'était passé quoique ce soit. Une chose était sûre, si cet imbécile de petit ami en était responsable, ce ne serait pas sur le comptoir que Viggo casserait des glaçons. Les gens se pressent au Pony, mais sa taille et sa carrure lui permettent de passer aisément à travers eux. Il la cherche du regard, sa douce amie, sa belle Maely. Il cherche cette amie de toujours, cette femme qui, à elle seule, comble tous les manques de son existence. Il la cherche et, enfin, la repère à sa table. Arrivant à sa hauteur il lui saisit le bras, déposant un bref baiser sur sa joue. - Are you okay? Is it him? - Malgré son apparence lourdingue et balourde, Viggo n'en était pas moins un impulsif lorsqu'il s'agissait des gens qu'il aimait. Impulsif à tel point qu'il pouvait en venir à faire des erreurs. Des erreurs qu'il ne regretterait certainement pas. Et que, pour le moment, il n'avait jamais regretté. Depuis le début il ne sentait pas ce type, avec ses yeux de biche et son sourire colgate. Mais il savait, au fond de lui, qu'il n'était en rien objectif. Car aucun homme sur cette planète ne trouverait grâce à ses yeux lorsqu'il s'agit de Maely. Pas même lui.

Il lui faut un moment pour se reprendre. Son corps lui semble lourd, paralysé par les émotions qui l’a parcourt. Ses mots résonnent encore, comme des coups l’affaiblissant toujours plus. En tendant l’oreille, elle perçoit le bruit de ses doigts pianotant le clavier de l’ordinateur, les piles de feuilles que l’on dérange. Tout est revenu dans l’ordre, celui qu’elle retrouve en permanence une fois de retour à la maison. Elle s’imagine déjà se coucher à ses côtés, sentir sa présence, la chaleur irradier de son corps, tandis que ses mains essayent de le rattraper, de se faire remarquer. Mais elle devient l’invisible, le poids de trop dans un triangle maudit. C’est une sensation qu’elle ne désire plus ressentir.
Elle se presse tout à coup, enfilant quelques tissus sur sa peau encore humide, avec l’espoir du soulagement à l’horizon. Sans un regard en arrière, elle quitte les murs de sa prison et vagabonde, jusqu’à ce que ses pas la mènent au Pony. Elle se faufile entre les corps, bouscule quelques malheureux sur son passage et quémande avec désespoir un verre de l’oubli. Il ne tarde pas à venir, son chevalier servant, les traits tirés par la contrariété. Elle tend sa joue, acceptant un baiser rugueux, désiré. – Are you okay? Is it him? Une nouvelle gorgée, brûlant agréablement la gorge et les souvenirs indésirables. Un regard suffit, bien qu’il aimerait certainement une raison de le haïr un peu plus. Elle sirote encore la boisson, choisissant des mots flous, des explications légèrement faussées. Après tout, il n’a pas besoin de tout savoir. – I just have high expectations of love. Not him. But we’ll work it out. Une sonnette d’alarme se déclenche, résonnant dans sa tête comme pour l’avertir de sa bêtise. Elle a compris depuis trop longtemps qu’aucune solution n’est envisageable. Que l’unique dénouement sera le rejet et la fuite. Même si elle ne connaît pas encore sa prochaine destination.